Penser la forêt c’est forcément penser le temps long. Contrairement à l’agriculture où tout va très vite, la gestion d’une forêt demande une réflexion à long terme. Pour nourrir cette réflexion, les forestiers ont pris l’habitude d’étudier leur sol.
Les forestiers ont-ils une autre manière d’aborder la question du sol ? Sont-ils plus sensibles aux enseignements de leur sol ?
Émission du 26 octobre 2021
Des sols particulièrement sensibles
Les sols forestiers sont des sols particulièrement contraignants et fragiles. Il faut se rappeler que les forêts ont été implantées sur les sols délaissés par l’agriculture.
Ces sols subissent de plus en plus de pression, du fait des changements climatiques et de l’évolution des pratiques de gestion forestière, qui tendent vers toujours plus de mécanisation. Des machines lourdes et volumineuses remplacent des bûcherons légers et fins. Les sols se tassent et se sensibilisent.
Qu’est-ce qui provoque un tassement ? Quelles sont les conséquences d’un tassement ? Quelles méthodes privilégier pour limiter le tassement ? Quels outils d’aide à la décision le forestier a-t-il à disposition ? Existe-t-il des solutions pour remédier au tassement ?
Des sols fertiles ?
Les sols forestiers sont connus pour leur richesse en carbone. Ils en sont plus riches que les prairies, références des agroécosystèmes. Le carbone est un élément clé de la fertilité des sols. De la sylviculture à l’agriculture, n’y a-t-il qu’un pas ?
Cette richesse en carbone rend-elle pour autant les sols forestiers fertiles ? Pourquoi sont-ils si riches en carbone ? Pourrait-on profiter de cette richesse pour y planter des cultures céréalières ou maraichères ?
Invitée
Noémie POUSSE, pédologue chargée de R&D à l’ONF autour des questions de changements climatiques
Ingénieure forestière et docteure en sciences du sol, Noémie POUSSE travaille à l’interface entre les praticiens de la forêt publique et la communauté scientifique sur les questions de pédologie depuis 2012.
Elle pilote et participe à des projets de R&D pour répondre aux questions des forestiers et teste les nouvelles connaissances dans le contexte opérationnel. Par exemple, elle pilote le projet VSoilForOAD (2021- 2023) financé par l’ADEME dont l’objectif est de simplifier un modèle de bilan hydrique capable de prédire la dynamique hydrique des cloisonnements forestiers pour rendre accessible aux praticiens la prédiction en temps réel de leur praticabilité.
Enfin, elle transfère ces nouvelles connaissances et boites à outils auprès des forestiers. Par exemple, elle a co-créé avec l’INRAE et un entrepreneur l’application For-Eval disponible gratuitement sur le play store qui aide les forestiers à décrire leurs sols et leur calcule les résultats des indicateurs de gestion durable.
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